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piano magic
08/08/2006 19:51
"Je pense que ce groupe est meilleur que tellement d’autres groupes… Pas seulement live. Je pense qu’on est beaucoup plus créatifs. On sait qu’on ne sera jamais Coldplay ou the Vines. On ne vendra pas autant de disques qu’eux, mais ça ne veut pas dire qu’on est de la merde et qu’ils sont géniaux. Au contraire, nous pourrions changer complètement, nous compromettre, et écrire des chansons comme Coldplay, pour vendre des millions de disques. Mais on ne le fera pas. Parce que ce n’est pas pour cela qu’on a monté un groupe."
Une chose est sûre, Coldplay ne pourrait pas se changer complètement en Piano Magic. Ça non. Glen Johnson le sait. Et c’est pour cela qu’il a l’air heureux aujourd’hui. On est vendredi midi, sous un beau soleil de novembre près d’une rivière asséchée de Tarragonne, en Espagne. " C’est tellement triste, cette rivière sans eau ".
Glen semble fixé sur le pont, édifice devenu inutile… Le genre d’endroit qui pourrait l’inspirer pour ses textes. Si Piano Magic se démarque tellement de ses contemporains, c’est entre autres par la combinaison de paroles poétiques et désabusées à une musique sophistiquée, ciselée. Autant nourri de rock sombre (Joy Division) que d’électronique (Kraftwerk). Un canevas artisanal, régulièrement habité par des voix féminines, cousu dans du velours folk avec des coutures au sampler. Dans le nouveau bouquet de chansons que le groupe trimballe en tournée (6 en tout, plus Revolution, des Spacemen 3), l’une parle de la vie complexée d’un fils de prof (teacher’s son), une autre des employés de péage d’autoroute (tollbooth). Des thèmes tristes, mais plus que ça encore. La musique de piano magic parle d’état de faits. De vies tristes et qui le resteront toujours. Sans être dramatiques. Juste tristes. Le groupe retourne en studio au début de l’année. L’album sera prêt pour la fin 2003. C’est ce qu’espère Glen. " Il y aura moins de collaborations que sur Writers Without Homes. Le prochain album est plus basé autour des guitares et je chante presque tous les morceaux ".
Jadeweb : Nous sommes à 4 jours de la fin de la dernière tournée de Piano Magic. Ça aussi, c’est triste. Dernière ? Vraiment ? "Je n’ai pas eu de vacances depuis des années. J’ai vraiment besoin de faire un break. De partir en vacances avec ma copine. Jusqu’ici, à chaque fois que j’ai des vacances à mon travail, je pars en tournée avec le groupe. Je pense qu’on fera d’autres concerts, ou des festivals. Mais plus de tournées." " C’est des conneries, ne le crois pas, il ment. Enfin, j’espère ". James, le violoniste est beaucoup moins affirmatif.
Pourquoi un groupe s’arrêterait-il ainsi de faire des tournées ? Tout semble sourire aujourd’hui à Piano Magic. " Tu sais, presque 50 personnes sont passés dans Piano Magic depuis le début. Il y a eu beaucoup de tensions, dans le passé. Mais maintenant, on se sent vraiment bien dans le groupe ".
Si vous ouvrez la pochette d’un de leur disque, vous trouverez rarement deux fois les mêmes noms. A part celui de Glen Johnson. C’est un concept de base : faire toujours évoluer les membres du groupe. Et apparemment, cela se fait assez naturellement. Sur cette tournée, Piano Magic joue avec un nouveau guitariste français, Franck Alba. Egalement au générique, le grand violoniste James Topham, le discret bassiste Al Steer, et un second " frenchman ", Jérôme Tcherneyan, qui a pris la batterie à la suite du départ de l’espagnol Miguel Marin. Pour les concerts, Glen Johnson chantent toutes les chansons, joue de la guitare et s’occupe du sampler. "Pour moi, tout le monde devrait avoir un groupe dans sa vie. C’est pas pour la célébrité que j’ai formé un groupe. On ne veut pas devenir célèbre, on ne veut pas devenir riche. Bon, d’accord, on ne veut pas devenir célèbre…"
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